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Qui suis-je ?
 

Ayant grandi dans plusieurs pays avant d'étudier le droit en France, mon identité a été façonnée par cette expérience multiculturelle. De fait, je n'ai pas hésité à suivre ma famille aux États-Unis et en Asie, même après avoir entamé une carrière de magistrate en France. Ces dix-huit années passées à l’étranger ont été l'occasion pour moi de tant de provoquer d'autres opportunités dans une carrière en droit international que d’explorer et de cultiver divers talents artistiques.

À mon retour en Europe, j’ai ressenti le besoin de relier ma pratique de l’art visuel et de l’écriture à une exploration plus profonde de l’inconscient et de l’univers psychique. Cela m’a conduite à entrer dans le champ de la psychanalyse.

J’ai suivi cinq années de formation théorique et clinique à la Fédération Française de Psychanalyse à Paris, où je suis enregistrée en tant que thérapeute. Mon travail d'habilitation a porté sur le concept de la sublimation et ses applications en clinique. Je supervise en effet régulièrement des ateliers d'art. J’ai moi-même effectué une psychanalyse didactique et personnelle. Je suis de nombreuses conférences et séminaires et reçois actuellement une patientèle sous supervision d’un psychanalyste didacticien. Cette formation continue et cet encadrement garantissent mon respect des obligations déontologiques de la profession.

Ce parcours – personnel, intellectuel et créatif – ainsi que mon bagage multilingue et mes expériences professionnelles variées ont pondéré la thérapeute que je suis aujourd’hui : à l'écoute de l'inconscient, ancrée dans une approche ouverte et nuancée de l’histoire de chacun.

 

Site de la Fédération Freudienne de Psychanalyse : 

http://www.psychanalyse.fr

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Entre deux langues :

"Dans Nord perdu, Nancy Huston décrit l’effet produit par le contraste des langues qui résulte de la migration. Sous sa plume, la situation du sujet parlant devient éloquente. Si les « expatriés » ont quitté leur culture et parlent plusieurs langues, les « impatriés » n’ont jamais quitté le pays où ils sont nés. Les expatriés sont riches de leurs identités accumulées et contradictoires ; l’enfance ne les quitte jamais, là où les impatriés se bercent d’une illusion de continuité et d’évidence. Toutefois, le fait d’entrer dans une langue étrangère à l’âge adulte a pour effet d’obliger le sujet à s’installer à tout jamais dans l’imitation, le semblant, le théâtre, en connaissance de cause si on peut dire, puisqu’il n’y a pas de discours qui ne soit du semblant. L’effet en est cruel : on apprend à connaître ses propres traits à partir du moment où ils jurent avec ceux de la culture environnante. Le théâtre de l’exil ne laisse rien échapper, car on se dénonce comme étranger par son apparence physique, sa façon de bouger, de demander, de s’habiller, de réfléchir, de rire. L’expatrié observe et tente progressivement de s’ajuster, de choisir des attitudes. Mais la langue ne se laisse pas réellement apprivoiser.

La particularité de la langue maternelle, au contraire d’une langue d’adoption, est qu’elle s’apprend sans règle, par imitation. Grammaire et syntaxe s’acquièrent par tâtonnement et une fois apprise, la langue maternelle se révèle inamovible, « coulée dans le bronze des premières fois », affirme Nancy Huston. Dans ce bronze sont coulées les fameuses lettres qui constituent la clé ouvrant éventuellement le sujet de l’inconscient pour l’écoute analytique.

L’étranger est ainsi par principe condamné à l’imitation dans une langue d’adoption car il est encombré de quelques décennies de vie neuronale, d’ornières creusées, d’habitudes endurcies et de souvenirs figés. Sa langue est incapable d’improviser. S’il obtient parfois un bon résultat, c’est parce qu’il est comédien. Dans ce cas, il réussira à « passer pour », (...). L’étranger imite, s’applique, s’améliore, apprend à maîtriser une langue avec plus ou moins de bonheur, mais il subsiste toujours un petit rien, une trace d’accent, une mélodie que guette l’impatrié. Alors, le masque glisse et apparaît le « vrai soi »… Mais qu’est-ce que le « vrai soi » ? Ici encore c’est une question de lettres : « une peignoir », « le guérison » ou « un baignoire » fait de l’étranger un alien. Commence alors un cruel jeu de devinettes quant à son origine. L’expatrié tente tout simplement de faire plaisir en parlant comme vous, pour parler avec vous.

Nancy Huston déclare, en ce qui la concerne, parler parisien à Paris, québécois au Québec. Elle adapte son vocabulaire en évitant les mots abstraits, les mots intellectuels, les mots parisiens, les mots canadiens, les mots féministes, les mots livresques… Bref, il ne resterait que des mots concrets, si ce n’est, conclut-elle, « que l’on peut aussi passer la soirée sans ouvrir la bouche »…

Un Haïtien à Montréal, une Allemande à Paris ou un Chinois à Chicago est une personne cassée en deux : une telle personne « a donc une histoire ! », affirme N. Huston. Celui qui connaît deux langues connaît deux cultures ; c’est quelqu’un de plus civilisé, de moins péremptoire, qu’un impatrié monolingue. La langue étrangère est un bienfait d’un côté, et d’un autre côté c’est vraiment lourd à porter, car derrière le masque de l’étranger le visage s’est modifié. Cela va loin, car même lorsqu’il rentre au pays, ses proches ne reconnaissent plus la langue maternelle de l’expatrié. Il a développé un accent dans sa langue d’origine elle-même. Pour ses proches, il dit des mots étranges, parle de manière ridicule, fait des fautes, cherche ses mots. Nancy Huston pose la question : « Qui sommes-nous » si nous n’avons pas les mêmes pensées, les mêmes fantasmes, la même attitude existentielle, voire opinion dans une langue et dans une autre ?" Tiré de La langue et la psychanalyse, de M-J Sergers.

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A propos des enfants expatriés, ou Third culture kids :

 

"Un Third Culture Kid (TCK) a passé une partie significative de ses années de développement en dehors de la culture de ses parents. Il tisse fréquemment des liens avec toutes les cultures auxquelles il est exposé, sans pour autant appartenir pleinement à aucune. Bien que des éléments de chaque culture puissent être intégrés à son vécu, le sentiment d’appartenance se construit principalement en relation avec d’autres personnes ayant un parcours similaire.

Avec le temps, ils apprennent à s’intégrer efficacement dans de nouveaux environnements et à s’adapter à de nouveaux contextes et expériences. Beaucoup deviennent si compétents dans cet art qu’ils ressemblent à des caméléons — ajustant facilement leur manière de s’habiller, leur langue et leur style relationnel pour refléter leur entourage. Ils donnent souvent l’impression d’être plus matures que leurs pairs — notamment dans la manière dont ils interagissent avec les adultes et leur vision du monde. Leur diversité d’expériences de vie tend à élargir leur perspective et à les libérer d’une pensée binaire dès un âge précoce. Cela, combiné à leurs compétences aiguës d’observation qui facilitent leur adaptation, les rend aptes à percevoir les nuances et à envisager plusieurs angles d’une situation. Les Third Culture Kids développent une grande aisance dans la communication avec des personnes issues d’autres cultures et horizons. Lorsqu’il s’agit de se faire des amis, ils ont souvent la capacité d’établir des liens profonds de manière rapide. En partie, cette tendance à former des relations intenses et rapides vient du fait qu’ils abordent directement des sujets universels, plutôt que de tenter de se connecter autour de sujets plus ancrés culturellement comme les émissions télévisées ou les équipes sportives.

Ils sont souvent confrontés à un deuil non résolu et à des pertes liées aux nombreux déménagements. Parfois, ils peinent à développer un sentiment de sécurité intérieure, ce qui peut les faire paraître arrogants."

(A life overseas, Dave Pollock et al., Third culture kids, Growing up among worlds)

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Ressources

© Charlotte Faure-Mossmann psychoanalyst 

KVK 94736049

Autorisation FFDP 256601

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